Au revoir à David Servan-Schreiber

Je suis heureux d’avoir été porteur de valeurs auxquelles je reste extrêmement attaché – à savoir – la capacité vitale de reprendre le pouvoir sur soi-même.

David Servan-Schreiber

Extrait de La Presse Canadienne, ecrit par Lyne Barbeau:

“Le neuropsychiatre et écrivain français David Servan-Schreiber, qui s’est notamment fait connaître pour sa longue et courageuse bataille contre un cancer du cerveau, s’est éteint dimanche, après avoir survécu pendant 19 ans à la maladie. Il était âgé de 50 ans.

Auteur de plusieurs livres à succès, dont “Guérir” (2003) et “Anticancer” (2007), vendus à plusieurs millions d’exemplaires à travers le monde, David Servan-Schreiber, qui luttait depuis quelques années contre une grave récidive de son cancer, privilégiait l’approche naturelle pour faire face entre autres à la dépression, au stress et à l’anxiété.

Le message le plus important de son oeuvre, selon le québécois Richard Béliveau, docteur en biochimie et ami du scientifique, est que l’être humain peut jouer un rôle majeur dans sa santé.

“À une époque où l’on se déresponsabilise, où l’on pense que c’est la pollution et les autres qui sont responsables de ce qui nous arrive, note M. Béliveau, le fait de dire “Je peux faire quelque chose pour ma santé”, est le message le plus important de l’oeuvre de David Servan-Schreiber.”

Lui-même chercheur et auteur d’ouvrages sur la prévention du cancer par la saine alimentation, c’est un Richard Béliveau très ému qui a appris le décès de son collègue par le frère de celui-ci, dimanche après-midi.

“David laisse un héritage de réflexion sur l’impact du mode de vie, sur la probabilité de survivre et de développer des maladies chroniques. De par son intelligence, son charisme, sa présence, sa connaissance, il a pu amener ce message à un niveau absolument extraordinaire.”

Tout en soutenant qu’il n’y a pas de traitements conventionnels totalement garantis contre le cancer, David Servan-Schreiber rappelait que ces traitements avaient leur rôle à jouer. Ce qui ne l’empêchait pas de proposer également une approche pouvant maximiser les défenses naturelles grâce à une saine hygiène de vie.

“On peut se dire au revoir plusieurs fois”, paru en 2011, aura été son ouvrage testament.

“David laisse un message selon lequel notre mode de vie influence de façon déterminante notre probabilité de développer ou non des maladies chroniques et de survivre aux maladies chroniques”, souligne le docteur Béliveau.

“Il y a un message extraordinaire, et c’est ce message-là qu’il faut garder”, conclut le chercheur québécois.

David Servan-Schreiber était issu d’une famille célèbre. Son père, le journaliste Jean Jacques Servan-Schreiber, qui s’est éteint en 2006, a notamment fondé le journal français L’Express.”